
ISSIG jeu. 19 mars 2020
Dans le contexte actuel hautement incertain quant à la pertinence de poursuivre les stages de façon obligatoire pour les étudiants bachelier infirmiers responsables de soins généraux, la direction et le corps professoral de l’ISSIG ont choisi de faire confiance à leurs étudiants. À ce jour, on entend tout et son contraire. À ce jour, les directives reçues ferment totalement les yeux sur la complexité et la dangerosité de la situation (augmentation des risques de propagation du virus) laissant entendre qu’il faut simplement continuer les stages comme si de rien n’était. Pire encore, certaines positions d’associations professionnelles (on l’espère… des erreurs de communication !), sous couvert d’un ton paternaliste et de menaces à peine voilées sur les possibilités d’obtention du diplôme, tentent de forcer la main aux étudiants pour qu’ils poursuivent à tout prix leurs stages.
> Vous trouverez à ce sujet la réaction de Mr Dubois, directeur du département paramédical, à la publication réalisée par l’ACN à ce niveau.
Outre le fait que ces positions posent des problèmes majeurs de sécurité pour la population (certains étudiants ne disposent clairement pas des compétences nécessaires pour faire face à la crise actuelle et présenteraient tant un risque accru de propagation du virus qu’une surcharge de travail inutile pour des infirmiers déjà débordés), elles mettent aujourd’hui à mal toute l’équité du système pédagogique. À ce jour, certains étudiants n’ont plus de stage de par la fermeture des institutions de soins, d’autres présentent des situations médicales qui requièrent qu’ils soient protégés contre tout risque de contamination, d’autres sont déjà malades et certains souhaitent parfois pouvoir rentrer au pays (pour assister des parents ou grands-parents fragilisés eux-aussi par la situation actuelle) de par le confinement qui se met en place. Tous ces éléments, auxquels s’ajoute le fait que dans certains lieux les enseignants ne sont plus les bienvenus non plus, font que poursuivre les stages comme si de rien n’était est un non-sens. Nous ne sommes plus dans un cadre pédagogique classique. Nous sommes face à autre chose… la nécessité de mettre en place un service à la société en laissant chacun, en âme et conscience, participer selon ses moyens à la gestion de la crise actuelle.
Dans ce cadre, nous avons fait le choix de faire confiance à nos étudiants pour participer sur base volontaire à la gestion de la situation actuelle.
Qui, mieux qu’eux-mêmes en collaboration avec les équipes pédagogiques, peuvent dire s’ils disposent des compétences et se trouvent dans une situation socio-économique et familiale leur permettant de faire face adéquatement à la situation actuelle ?
Ce matin je suis fier de pouvoir partager ce message et fier du retour des étudiants à la décision prise hier. Plus de 70% des étudiants de B4 ont fait le choix de poursuivre leur stage. Plusieurs étudiants de B2 se sont, eux-aussi, déjà portés volontaires. Merci à eux. Merci aussi aux autres d’avoir, en conscience et toute honnêteté, au vu de leur situation personnelle, d’avoir choisi de ne pas poursuivre leur stage et de ne prendre aucun risque face à eux-mêmes ou aux personnes qu’ils soigneraient.
À chacun et chacune d’entre vous, l’équipe pédagogique et moi-même signalons que nous sommes fiers de vous.
Vous êtes l’avenir de la profession, votre engagement professionnel et vos compétences réflexives nous font chaud au cœur.
Merci
Message de Yannick Dubois, Directeur du département paramédical de la Haute École Galilée